Reprise de l'industrie textile au Sri Lanka.
Pas besoin de rappeler ce qui s'est produit il y a un peu plus d'un mois en Asie, ni l'horreur, ni la vague de solidarité qui a suivi. Un peu plus d'un mois, et les caméras se retirent sur la pointe des pieds, lentement mais sûrement.
Ce dimanche, un reportage sur la "reprise de l'industrie textile au Sri Lanka". Jusqu'ici tout va bien, ... enfin mieux : c'est plutôt une bonne nouvelle à priori. La journaliste plante le décor : une usine de vêtements apparemment anodine. Des jeunes femmes/filles au boulot, même si certains certains postes de travail reste(ro)nt vides. Chacune aura, de trop près ou de pas assez loin vécu un drame personnel le 26.12.
Et puis le vernis craque : la journaliste montre le revers de la médaille ... les acheteurs américains (mais sont-ils les seuls, j'en doute) refusent d'accepter quelque délai de livraison, et les travailleurs de cette usine (une de ces entreprises anonymes des zones franches internationales) sont soumis à des cadences infernales pour produire ces biens que nous retrouverons sous des logos bien connus dans les rayons de nos boutiques : l'esclavage continue après la catastrophe.
Ces Zones Franches Internationales ont poussé comme des champignons à travers le tiers-monde, tous continents confondus. Idée première : contribuer à l'aide au développement. mais la belle idée a été pervertie, et les ZFI sont devenues des lieux de production à très bas "salaires", non syndiqués, et qui ne coûtent pas d'impôts (donc ne rapportent en général pas un sou aux pays qui les hébergent, sauf les "salaires").
Je vous invite à lire le livre "No Logo, la tyrannie des marques" de Naomi Klein. Cette journaliste décrit entre autres certaines pratiques machiavéliques des multinationales de marques qui nous entourent, et jette un éclairage sur les pratiques et conditions de travail dans ces usines de zones franches, aux noms qui ne nous disent rien, mais qui sous-traitent la production d'objets marqués de notre quotidien : articles de sports, vêtements, ordinateurs, électro-ménager ... qui sont parfois produits par des enfants.
Je dédie plus particulièrement ce post au personnage sur la photo, ce vieux tailleur croisé en bord de route à Hikkaduwa, Sri Lanka. Son village a été détruit, et Dieu ou Bouddha sait ce qu'il a pu devenir. Et aux peuples exploités tous pays confondus.
http://www.tsunamihelp.blogspot.com/
1 Comments:
Malheureusement, c'est toujours le même bazar. Il se passe la même chose dans la plupart des pays d'Asie (l'Indonésie et GAP). Il ne faut pas se leurrer. Malgré ce qui est arrivé, il ne fallait pas compter sur la compréhension des seigneurs du fric. C'est le vrai Dieu, le fric...
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Elvira, at February 2, 2005 at 2:10 AM
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